Insectorama : le monde fascinant des insectes par Lisa Voisard

Découvrez les insectes que vous pouvez trouver près de chez vous – et presque partout dans le monde. Dans les villes, les parcs et les jardins ou en forêt. Chaque portrait est accompagné d’illustrations réalistes, d’un guide d’observation détaillé et d’une foule d’informations utiles, pour savoir où les trouver ou comment les protéger.

Lisa Voisard est une graphiste et illustratrice lausannoise. Ses illustrations sont fraîches, graphiques et colorées. Amoureuse de la nature, elle aime s’inspirer des animaux et des plantes, qui sont le sujet de ses deux premiers livres parus chez Helvetiq.

 

1. Après Ornithorama en 2020 et Arborama en 2021, tu t’attaques aux insectes pour ce troisième volet. Et en parlant d’attaques, quels sont les insectes les plus dangereux que tu aies rencontrés ? 

LISA : ​En Suisse, et même en Europe, il y a très peu d'insectes dangereux. Les seules situations où il faut faire attention c'est si l’on est allergique au venin, des guêpes, par exemple. Beaucoup d'insectes sont inoffensifs malgré leur apparence : le lucane cerf-volant a de grosses mandibules, mais ne pince l'homme que si on l'embête. Pareil pour le forficule, ou perce-oreille, ses cerques, petits crochets au bout de son abdomen, sont présents surtout pour effrayer ses prédateurs. S'il nous pince ce n'est pas vraiment douloureux.

 

2. Les insectes sont à la fois fascinants et repoussants, on les trouve partout autour de nous dans les jardins, les parcs, etc. À quel moment as-tu décidé qu’ils seraient le sujet de ce livre ? 

LISA : ​D'abord pour ma propre culture, car j'en rencontre beaucoup en randonnée. J'aime les connaître pour éviter de paniquer en leur présence. Je suis aussi fascinée par leur diversité de formes et de couleurs !

 

3. Si on revient sur la question du sujet, d’où te vient cet intérêt pour la nature ? Et comment as-tu eu l’envie ou l’idée d’en faire des livres ?  

LISA : J'ai grandi à la campagne et mon balcon donnait sur la forêt. J'ai des bons souvenirs de cours de sciences naturelles, de visite des étangs de mon village, de mes premières randonnées. De plus, j'ai toujours eu des animaux et mon lien avec eux est particulier ! Petite je pouvais rester des heures à compter les coccinelles de mon jardin. Puis j'ai grandi, j'ai emménagé en ville, et ce n'est que depuis 6 ou 7 ans que j'ai repris goût à aller en montagne, en forêt, et ça me fait un bien fou ! J'ai vraiment besoin de ce lien avec le calme de la nature. Concernant le projet de livre, je suis graphiste de formation et j'ai toujours adoré le monde de l'édition. Pour moi c'est un objet qu'on peut entièrement personnaliser, du sujet à la couverture, à la mise en page passant par le papier. Un bel objet qui je pense a encore un bel avenir.

4. Tu expliques dans ton livre que les organes des sens chez les insectes se trouvent parfois à des endroits inattendus. Le nom de certains insectes est également étonnant. Quel insecte t’a le plus intrigué, attiré ? 

LISA : ​J'ai une passion pour le lucane cerf-volant que j'ai eu la chance de rencontrer sur mon chemin à la lumière d'un lampadaire. Il n'est pas facile à observer vu qu'il sort la nuit et uniquement lors des soirées d'été. J'aime aussi le vulcain, ce beau papillon que j'ai vu migrer en montagne. Ou encore la chrysope verte, qui est juste magnifique. Le gendarme est l'insecte de mon enfance, qu'on peut voir presque toute l'année.

 

5. Certaines personnes ont peur des araignées, d’autres des cafards, quel insecte trouvais-tu effrayant ? Est-ce que l’écriture de ce livre t’a fait changer d’avis à son sujet ? 

LISA : ​En parlant d'araignées, même si ce ne sont pas des insectes, elles sont une de mes grandes peurs. Et même si je ne les ai pas étudiées pour le livre, me rapprocher des insectes m'a aussi un peu réconciliée avec les araignées. Je peux les regarder en ayant moins peur qu'avant. Par rapport au livre, observer certaines images de larves, de blattes et de forficules n'était pas simple au départ. Mais il faut soigner la peur par la confrontation ! Ça c'est c'est quelque chose que j'ai beaucoup expérimenté lors de l’écriture d’Insectorama. Maintenant je les trouve tous hyper choux. Connaître leur caractère permet parfois de les trouver attendrissant et de relativiser sur nos peurs infondées.

 

6. Tes dessins sont très détaillés et réalistes, est-ce difficile de dessiner des insectes par rapport à des oiseaux ou des arbres ? 

LISA : ​Je dirai qu'il y a beaucoup plus de détails au niveau des formes ou des motifs comme chez les papillons par exemple. D'autres sont plus simples comme les phasmes et les coccinelles. Chaque livre avait son lot de "difficultés" mais ce n'était pas non plus un frein pour leur création ! J’ai juste eu besoin de concentration et d'observation.

7. Puisque tu illustres des éléments naturels, est-ce que tu fais des croquis d’abord et ensuite tu les retravailles tranquillement chez toi ? Quelles sont tes techniques favorites ?  

LISA : Je dessine principalement chez moi, mais il m'arrive de me poser dans un parc en été pour dessiner, ou dans un café. Je travaille avec des images de références, soit des photos que j'ai prises, des images sur internet, des images tirées de livres ou je me base sur un vécu. Je dessine au crayon gris, puis au stylo noir fin, en travaillant avec des calques. La colorisation se fait à l'ordinateur.

 

8. Une information ou anecdote pour ceux qui hésitent encore à lire ton livre ?

LISA : ​Ce petit monde est beaucoup plus varié et étonnant qu'on ne le pense. C'est surtout un livre pour se cultiver et pour faire connaissance avec ces minuscules créatures avec lesquelles on cohabite sur la Terre. Il peut aussi donner envie de prendre le temps d’observer la nature de plus près, en prenant le temps !

 

 escapade dans la campagne pour observer les coléoptères
Lisa n'hésite pas à aller sur le terrain ! 
 Escapade dans la campagne pour observer les coléoptères